FF. Rollat réside à Courchapoix. Les Français sont à la frontière, au Pont de Cran.
La situation politique est tendue.
Spectateur chez moi des événements désastreux que non seulement se passaient en France, mais dans le pays et quoique désoeuvré, je n’étais pas sans inquiétude sur mon sort. (p.159)
Rollat habite une grande maison, au centre du village. Il est peu probable qu’il l’ait construite lui-même, il n’en parle pas. Il l’a plutôt héritée à la mort de son père. A. Daucourt affirme cependant qu’il l’a bâtie lui-même.
Voici un plan du village, peu après les faits que rapporte Rollat. Attention, le Nord est en bas et la route de Corban part à l’époque sur Monnin et sur Vassat.
Une recherche de dates, dans la maison permettrait d’en savoir plus.
L’immeuble vient de recevoir la plaque de la place qui porte le nom de François-Ferdinand Rollat.
Cette maison a longtemps été propriété de la famille Paupe.
Elle avait également abrité une épicerie.
Aujourd’hui, elle appartient à la famille Arzenton qui y tient un magasin et atelier informatique.
Rollat suit attentivement l’évolution des événements.
En novembre 1792, Rollat se rend auprès du prince-évêque, à Bienne.
Il le remercie de l’avoir nommé sous-lieutenant dans son régiment et lui demande surtout si la Suisse ... conserverait jusqu’au bout sa neutralité.
Le prince-évêque lui répond qu’il n’en avait aucune assurance.
La situation est vraiment précaire.
En janvier 1793, Rollat reçoit une lettre d’un ami qui lui apprend qu’il est nommé dans le régiment de Rolle, destiné au service en Angleterre.
ayant déjà été exposé aux fureurs de la mer, je n’étais plus disposé une seconde fois à m’y exposer, que le plancher des vaches était préférable à celui d’un élément aussi inconstant, en conséquence je le remerciai du service qu’il avait voulu me rendre.
Le roi Louis XVI est exécuté, Rollat est très affecté.
La bataille de Courrendlin
Un bataillon, composé d’Avignonais et de Carpentras, relâchés des prisons et des galères de la France était en garnison à Delémont...
Ils se transportèrent en partie à Courrendlin, le 21 mars 1793 où ils se permirent des excès... maltraitant les habitants fidèles au Prince ... portant préjudice à leurs propriété, jetant même les enseignes des aubergistes par terre. (p.160)
Courrendlin appelle les communes voisines à l’aide.
Ma commune (de Courchapoix) me nomma commandant et je trouvai environ 150 hommes qui étaient descendus du Val de Moutier. On m’avait donné le commandement parce qu’il ne s’était pas trouvé aucun officier supérieur à mon grade. Je fis aussitôt placer les postes et les sentinelles ...
Rollat constate que les Avignonais ont décampé. Il entre en contact avec le commandant de Delémont et lui dit sa détermination de résister par la force.
Ce qui me faisait parler de la sorte était le bruit répandu que Berne venait à notre secours. Le commandant de Delémont m’envoya une seconde lettre portant que la Prévôté n’avait à courir aucun danger de la part de la France, qu’en garantie il me donnait sa parole d’honneur, qu’en conséquence nous pouvions nous dissoudre et rentrer dans nos foyers ... (p.161).
Un gouvernement provisoire pour la Prévôté et la partie de l’évêché non occupée par les Français
Le Jura méridional, y compris la Prévôté sous les Roches, soit le haut du Val Terbi et Courrendlin, se trouvaient sans autorité politique et sans code de lois.
en avril 1793, une assemblée du Pays, où il fut résolu qu’on élirait dans les trois grandes Mairies (Moutier, Orval et Prévôté sous les Roches) des députés pour rédiger un code de lois basé en partie sur les us et coutumes ...
Un gouvernement provisoire est constitué et Rollat est élu pour deux ans.
les deux ans révolus je fus derechef réélu, ce qui dura jusqu’à l’invasion des troupes françaises dans la Prévôté...
La république rauracienne disparaît, elle est réunie à la France et devient Département du Mont-Terrible
La république rauracienne fut éphémère. Deux partis se disputaient, l’un voulait l’indépendance, l’autre le rattachement à la France.
Les Français surveillent l’évolution des discussions et quand elles s’enveniment ... un ordre du général Desprécassier leur enjoignit de se disperser ... L’ordre en question portait en même temps une convocation pour une nouvelle assemblée pour le 7 mars 1793 où toutes les communes de la Principauté et même celles de la Prévôté furent invitées...
Mais Montsevelier vit une aventure particulière.