Rollat raconte une partie de son voyage, sa peur de se voir traiter d’aristocrate.
Avant de poursuivre son récit, il donne un aperçu de l’histoire de la principauté épiscopale jurassienne, de 1775 à 1792.
Comment de présente la principauté épiscopale avant la révolution ? au retour de FF. Rollat ?
Une version moderne a été produite par les Archives de l’ancien évêché de Bâle, AAEB
Rollat parle du prince-évêque Frédéric de Wangen, du traité d’alliance renouvelé avec la France par l’intermédiaire de son suffragant, M. Gobel.
Il décrit l’agitation révolutionnaire, parle des abbés révolutionnaires Lémane (créateur du jardin botanique de Porrentruy) et Copin, des efforts inutiles pour prévenir la révolution.
Le prince s’adresse aux cantons de Berne, Bâle et Soleure, sans succès. Il fait appel aux troupes impériales, le pays était fief de l’empire allemand (p.154).
Le Prince se voyant entouré d’une force imposante, fit convoquer les Etats dans le courant de l’été. Les discussions furent très animées. L’assemblée se sépara sans avoir rien terminé.
Les Autrichiens exerçaient une police très sévère. Le moindre propos était réprimé et puni à coups de bâton...
Rengguer et ses adhérents, qui à l’arrivée des troupes impériales s’étaient retirés à Delle, n’attendaient que le moment favorable pour rentrer avec éclat dans leur patrie.
Les effets du traité conclu avec la France à l’époque de Pierre Péquignat
Par le traité qui liait la Principauté avec la couronne de France, cette puissance pouvait, en cas de guerre avec l’empire germanique, occuper ses défilés. Le cas était arrivé, les troupes autrichiennes occupaient encore le pays, aussi le moment arriva où le général Custine, commandant de l’armée du Rhin reçut l’ordre de s’emparer du pays.
La Cour et les troupes impériales quittèrent Porrentruy dans le même temps que les Français commandés par le général Ferrière y entraient.
Le Prince arriva à Bienne pour s’y fixer le 30 avril 1792. (p. 156)
Naissance de la république rauracienne
Le 5 septembre au soir ... le château (de Porrentruy) fut envahi et la garde expulsée. Le 22 septembre, les mêmes députés qui avaient figuré à Boncourt et à Belfond se rassemblèrent au Château et dans le Château, antique résidence des souverains, que parut la proclamation qui déclara rompu les liens qui attachaient les habitants de l’Evêché de Bâle à leur souverain et par leur constitution à l’empire germanique dont le pays était fief ... (p. 158)
Cette constitution déclare que les communes ont retrouvé leur indépendance pour ne pas dire leur esclavage et sont constituées en République libre. (République rauracienne)...
On voulut s’assurer... de la protection que la Convention nationale venait de promettre par un décret à tous les peuples qui secoueraient le joug de leur gouvernement et voudraient recouvrer leur ancienne indépendance...
Une proclamation du général Biron, commandant en chef de l’armée du Rhin, dans toutes les communes qui faisaient partie de l’Evêché, fut publiée. Elle invitait ces communes à envoyer des députés à Porrentruy dans l’assemblée représentative de la Rauracie ... Le 11 décembre 1792... fut celui de l’ouverture pour l’assemblée.
FF. Rollat, à Courchapoix est dans une région calme
Cependant, tout était calme dans les autres parties de l’Evêché. La Prévôté de Moutier-Grandval, quoique comprise dans l’empire germanique, trouvait dans sa combourgeoisie avec l’Etat de Berne des motifs de sécurité.
Néanmoins sa situation politique était aussi délicate que dangereuse et ne permettait aucune démarche qui ne fût bien calculée.
Elle fut comprise dans la neutralité que la Suisse avait adoptée et elle fit placer des gardes sur les frontières.
Il y avait un piquet à Courrendlin et à Courchapoix. (p.159)
De fait, la frontière suisse passe au Pont de Cran, elle correspond aux limites de la Prévôté. Le piquet des gardes fonctionne comme une douane.